Burkina Faso: élection de Roch et après?

Roch a du pain sur les planches
Emploi, gouvernance, services publics… Sans majorité absolue à l'Assemblée, le président devra s'appuyer sur des petits partis pour mettre en œuvre les nombreux chantiers qui l'attendent. Autrement dit pour Roch, les priorités ne manquent pas. Comment va-t-il s'y prendre, il y aura  t-il rupture comment il l'a promis?

Largement élu, Roch Marc Christian Kaboré n’a pas pour autant les mains totalement libres pour gouverner. Son Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est arrivé en tête des législatives mais n’a pas recueilli la majorité absolue. Sur 127 sièges à l’Assemblée nationale, il en a gagné 55. L’Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabréest arrivé second, avec 33 députés, et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, a prouvé qu’il fallait encore compter avec lui en terminant troisième (18 sièges).
Pour obtenir les 9 élus qui lui permettront d’atteindre la majorité (au moins 64 députés), le camp présidentiel devra donc passer des alliances avec des « petits » partis ayant remporté moins de 5 sièges. Comme l’Union pour la renaissance-Parti Sankariste (Unir-PS), de Bénéwendé Sankara, qui était lui-même candidat à la présidentielle, ou le Nouveau Temps pour la démocratie (NTD), une formation satellite du MPP.
Nul doute que ces futurs alliés obtiendront des portefeuilles dans le prochain gouvernement. Mais les postes clés resteront l’apanage de l’entourage du président. Outre différents cadres de son parti dont il est proche, Roch Kaboré continuera très probablement à s’appuyer sur Simon Compaoré et Salif Diallo. Ce dernier, tête de la liste nationale du MPP aux législatives, est pressenti pour présider l’Assemblée. Quant au Larlé Naba Tigré conseiller le chef de l’État en coulisses.
Côté programme, Roch a défini de nombreuses priorités. Sa première mesure forte devrait être l’adoption d’une nouvelle Constitution, consacrant la rupture avec le régime Compaoré et le passage à une Ve République. Il devra aussi rapidement s’attaquer à plusieurs gros chantiers, comme l’emploi des jeunes ou l’accès à l’eau et à l’électricité ; enfin, engager des réformes dans la justice, la fonction publique et la bonne gouvernance.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Comprendre et juguler le terrorisme

Image
fléau mondial qu'est le terrorisme Mali, Côte d'Ivoire, Nigeria, Cameroun, Tchad, Tunisie, France, Belgique…le terrorisme n’épargne personne. Les terroristes sont engagés dans une macabre surenchère pour montrer au monde lequel pour qu’on parle de lui est pire que l’autre . Tuer les secteurs économiques comme le tourisme en est l’un de ses objectifs. La violence et la fréquence des attaques obligent les  Etats  à riposter, à traquer l’ennemi et à parer à des nouvelles attaques: les restrictions des libertés publiques, couvre-feu, état d’urgence. De plus en plus la tentation de faire de l’état d’exception est très grande, quitte à saper les fondements de la démocratie que l’on entend défendre curieusement. Certes, il est  urgent pour réagir, mais aussi il est urgent aussi de prendre le temps nécessaire pour trouver des solutions pérennes, en essayant de déceler et résoudre les véritables problèmes. Le temps de l’action est aussi celui de la réflexion et de...
Lire la suite

Gambie: Que peut-on attendre de la délégation de la CEDEAO, conduite par Elen Johnson Sirleaf?

Image
Jammeh est plus que esseulé aujourd'hui Convaincre Yaya Jammeh de céder son fauteuil présidentiel après sa défaite de l’élection du 1 er décembre dernier.Telle est la délicate mission des quatre dirigeants Ouest-africains à Banjul aujourd’hui. Ce sont quatre présidents, tous anglophones: Elen Johnson Sirleaf du Libéria, Muhamadu Buhari du Nigeria, Ernest Bai Koroma de la Sierra Leone et John Dramani Mama du Ghana qui rencontrent le fantasque de Banjul pour le convaincre de respecter la volonté populaire et de ne pas remettre en question la crédibilité du vote qu’il avait lui-même reconnu  avant de suscitant une désapprobation mondiale. Une mission pour la moins facile, sachant l’ambivalence, l’humeur chancelante et l’instinct de survie qu’habitent actuellement l’enfant ,de Kanilai. Il est acculé de toute part, craignant d’éventuelles poursuites judiciaires pour son passé sulfureux une fois qu’il quittera le « state house », le palais présidentiel de la Gambie....
Lire la suite

Compte rendu du premier carrefour d'actualité de l'année

Image
sa première visite en Afrique,il l'a réservé au Sénégal Dans sa mission d'enseigner et de former "hors des quatre murs", en créant un esprit critique chez ses Etudiants,le Cesti a invité le journaliste présentateur Haïtien de France 24, celui-ci a ouvert le bal des "carrefours d'actualité" de cette année. C'est dans une salle archicomble, remplie d’Étudiants de la première à la troisième année et en présence des plus hautes autorités du Cesti,dont son Directeur Ibrahima Sarr, que s'est déroulée cette conférence. pendant quasiment deux tours d'horloges, ce Haïtien qui a fuit son pays, pour des raisons politiques a tenu en haleine un auditoire de la même corporation. son speech s'est articulé autour de trois points: sa vie professionnelle,son organe France 24 et sa vision sur  l'actualité. avec brio, il a narré sa vie professionnelle de Haiti, jusqu'e...
Lire la suite