Gambie: Que peut-on attendre de la délégation de la CEDEAO, conduite par Elen Johnson Sirleaf?
Jammeh est plus que esseulé aujourd'hui |
Convaincre Yaya Jammeh de céder son fauteuil présidentiel après sa défaite
de l’élection du 1er décembre dernier.Telle est la délicate mission
des quatre dirigeants Ouest-africains à Banjul aujourd’hui.
Ce sont quatre présidents, tous anglophones: Elen Johnson Sirleaf du Libéria, Muhamadu Buhari du Nigeria, Ernest Bai Koroma de la Sierra Leone et John Dramani Mama du Ghana qui rencontrent le fantasque de Banjul pour le convaincre de respecter la
volonté populaire et de ne pas remettre en question la crédibilité du vote qu’il
avait lui-même reconnu avant de suscitant une désapprobation mondiale. Une mission pour la
moins facile, sachant l’ambivalence, l’humeur chancelante et l’instinct de
survie qu’habitent actuellement l’enfant ,de Kanilai. Il est acculé de toute part,
craignant d’éventuelles poursuites judiciaires pour son passé sulfureux une
fois qu’il quittera le « state house », le palais présidentiel de la
Gambie. Toujours est-il que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest(CEDEAO), à peine voilé, n’exclut
pas une intervention militaire en cas de refus de Jammeh de respecter le
verdict des urnes. Il a été souvent accusé
durant son magistère de tortures, d’arrestations arbitraires, de meurtres… de
violations des droits de l’homme de toutes sortes.
La délégation rencontrera-t-elle le nouvel élu?
Telle est la question que se
posent nombre de Gambiens et les observateurs de ce micro-Etat, totalement
englouti dans le Sénégal. Hier, le Président élu a appelé son « prédécesseur»
à « quitter le pouvoir sans délai ni condition ». Cela, même si
la constitution du pays prévoit une période
de deux mois avant la passation du pouvoir.
La déclaration du 9 décembre
dernier, une semaine jour pour jour après avoir concédé sa défaite et féliciter
son adversaire, Adama Barrow avait épaté
plus d’un.
Sans doute, les Gambiens ont tous
aujourd’hui une oreille attentive et les yeux rivés sur le «state house» où découlera la décision
qui scellera le destin de leur pays. Cela, sur un fond de syndrome d’une crise post-électorale
imminente qui se dessine.
Amadou BARRY, New Africa média
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