Comprendre et juguler le terrorisme

fléau mondial qu'est le terrorisme

Mali, Côte d'Ivoire, Nigeria, Cameroun, Tchad, Tunisie, France, Belgique…le terrorisme n’épargne personne. Les terroristes sont engagés dans une macabre surenchère pour montrer au monde lequel pour qu’on parle de lui est pire que l’autre . Tuer les secteurs économiques comme le tourisme en est l’un de ses objectifs. La violence et la fréquence des attaques obligent les Etats à riposter, à traquer l’ennemi et à parer à des nouvelles attaques: les restrictions des libertés publiques, couvre-feu, état d’urgence. De plus en plus la tentation de faire de l’état d’exception est très grande, quitte à saper les fondements de la démocratie que l’on entend défendre curieusement. Certes, il est  urgent pour réagir, mais aussi il est urgent aussi de prendre le temps nécessaire pour trouver des solutions pérennes, en essayant de déceler et résoudre les véritables problèmes. Le temps de l’action est aussi celui de la réflexion et de la mutualisation des forces.

 Un pays sur le qui-vive, des imams aux arrêts depuis six mois, des citoyens sensibilisés, célébration de fête d’indépendance aux relents de démonstration de force... Bref, un pays face à son propre destin. Telle est la situation dans laquelle baigne le pays de la téranga, dans une sous-région ensanglantée. Le pays peut s’apparenter à un havre de paix dans un îlot de déstabilisation.

La sécurité et les libertés riment-elles ensemble? Face aux attentats, la guerre est-elle la seule solution? Pourquoi le terrorisme s’est-il exporté sur le continent noir?

Un constat à tirer, les attentats sont de plus en plus perpétrés en Afrique du nord comme au sud du Sahara. Ils ont fait selon les estimations plus de 2000 tués en 15 mois et cinq fois plus de blessés. Les victimes sont la plupart civiles: hommes, femmes ou enfants dont le seul tort est d’être "au mauvais endroit, au mauvais moment».

Justement Amadou cela étant, le terrorisme est imparable?

Sans doute non! Les mesures de sécurité destinées à circonscrire ces actes sont diverses dans les pays concernés. Mais les résultats sont maigres, quelques attentats déjoués. En somme, les pouvoirs sont dévolus au ministère de l’intérieur et aux services de sécurité. Symbole d’un échec patent sans doute. Au Sénégal, il faut saluer le travail qu’abattent les services de renseignements au quotidien sans oublier la fermeté des autorités sur la question. Nos Etats sont encore fragiles, malgré une certaine volonté. A  cet égard le G5 qui regroupe le Cameroun, Le Nigeria, Le Bénin, le Tchad, et le Niger est à saluer et à élargir.

 Le Sommet annuel sur la paix et la sécurité qu’abrite désormais Dakar doit pousser à plus de mutualisation des forces car les ennemis n’ont pas de frontières et utilisent un langage pour désigner les noms des auteurs des attentats:al-Foulani pour désigner le peul, al-ansari, l’autochtone, al moujaher, l’expatrié. La sensibilisation par les prêches, la bonne parole des imams est plus qu’impératif pour lutter contre les embrigadements. Aussi, l’urgence pour le développement par la lutte contre la précarité, le manque d'emploi des jeunes. Sur ce, il faut dénoncer l’instrumentalisation du terrorisme par certains Etats dits  pétrodollars. Autrement, c’est peu de dire l’importance de l’aspect économique  sur le terrorisme.

Il serait important de s’interroger aussi sur la véritable identité des terroristes.

 Effectivement! Ils sont plus nombreux qu’on le pense, mieux outillés, plu motivés aujourd’hui qu’au début de cette forme de terrorisme. Cette négative évolution considérée, le nombre des terroristes prêts à sauter ou ayant sauté  est estimé à moins de  100.000 à l’échelle mondiale. C’est énorme! Ils étaient moins de 10.000 au début du siècle selon les estimations. Mais à l’échelle  mondiale de 7 milliards d’êtres humains, où le nombre de musulmans est estimé à un milliard et demi, c’est insignifiant.

La tranche d’âge des terroristes est entre 15 à 30 ans. Ils sont nos frères,  nos sœurs, nos cousins, nos enfants formatés idéologiquement, en révolte contre nous et contre le système dans lequel nous vivons et dont ils se sentent rejetés.

Pourquoi se servent-ils de l’Islam Amadou?

Il faut dire que les idéologies qui ont fascinées le monde au 20ème siècle dont la principale, le communisme sont mortes avec lui de sa belle mort. Les guerres sont de plus en plus rares et sont l’apanage des puissances.

Le judaïsme, c’est une chasse gardée,

Le christianisme, il est relégué hors de la sphère politique et il a son clergé qui en garde l’entrée.

Reste l’Islam, où l’on entre par conversion sincère ou apparente. Les rudiments sont vites appris fut-il approximativement et il n’est pas nécessaire de connaitre l’Arabe, langue du coran dont plus de 80 pour cent des fidèles Turcs, Indonésiens, Iraniens et Subsahariens ne parlent ni ne comprennent.

Quant aux jeunes Africains, beaucoup d’entre eux se sentent exclus des systèmes de leurs pays jugés immobilistes, anachroniques et népotistes. Ils se cherchent et trouvent repère sous la bannière des filiales africaines d’Al-Qaeda et Daesh.

Ainsi, l’Islam n’est que la couverture politique et idéologique d’une jeunesse en quête de repère.