Le discours in extenso de Michel Kanfando en exclusivité dans mon Blog,après qu'il a été remis sous la sellette.
Mes chers compatriotes,
dans le malheur nous avons lutté
ensemble, dans la liberté nous triomphons ensemble. A présent, libre de
mes mouvements, je reprends du service. Et par là même, je m’affirme en
la légitimité nationale. La transition est ainsi de retour et reprend à
la minute même l’exercice du pouvoir d’Etat. L’a-t-elle d'ailleurs
jamais perdu ? Non, vu la clameur nationale contre les usurpateurs, vu
la réprobation internationale contre l’imposture, c’est l’aveu même que
le gouvernement de transition que vous avez librement choisi, et en qui
vous avez totalement mis votre confiance, est resté le seul à incarner
la volonté du peuple souverain.
Au demeurant, le président du
Conseil national de la transition, M. Chérif Sy, agissant en intérimaire
du président du Faso, a su garder la flamme intacte. Je lui en suis
gré. Je vous invite donc à rester mobilisés autour de la transition,
pour qu’ensemble nous continuions ce que nous avons commencé. A savoir,
remettre le processus électoral sur les rails, après avoir naturellement
pansé les plaies et honoré la mémoire de nos compatriotes injustement
tombés pour la défense de la patrie, et dont certains gisent toujours
dans les morgues. Je m’incline très respectueusement devant leur
mémoire. La nation toute entière leur rend hommage.
En attendant
d’examiner la façon dont nous solderons les conséquences de cette
funeste barbarie, à toutes les familles éplorées je présente nos
sincères condoléances. Nous sommes fiers de la mobilisation et de
l’intrépidité du peuple burkinabè, en particulier de sa jeunesse dont la
détermination sans faille a permis d’arrêter l’imposture. Tout indique
que la conscience aiguë qui a guidé l’insurrection ne s’est guère
émoussée, bien au contraire. Je salue notre armée nationale qui,
réalisant elle aussi le défi et l’anathème qui lui ont été lancés par
cette horde d’insoumis, dans son amour propre a volé au secours du
peuple martyrisé.
Je
salue tous les hommes de l’extérieur. Je salue la communauté
internationale pour avoir rejeté sans équivoque et de façon péremptoire,
ce pronunciamento d’une autre époque. Je salue toutes les
forces vives du Burkina Faso, les partis politiques, les organisations
de la société civile, les syndicats, le monde de la presse, les
autorités coutumières et religieuses, pour leur patriotisme, leur
bravoure et leur dévouement. Je rends hommage à tous ceux qui, à travers
de longues chaînes de prières continues, de suppliques et
d’incantations, ont confié la destinée de notre pays à la mansuétude de
la providence divine.
A tous, je dis merci et reconnaissance. Dès
demain, le gouvernement de la transition se réunira au nom de la
continuité de la vie nationale. En ce qui concerne les dernières
propositions de la Cédéao pour une sortie de crise, il est évident que
nous ne nous engagerons que si elles prennent en compte la volonté du
peuple burkinabè, clairement exprimée dans la charte de la transition.
Vive le Burkina Faso ! Paix et honneur à nos victimes ! A nos morts !
Que Dieu nous vienne en aide ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso ! »
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